얼마 전까지만 해도 한국의 무엇을 설명하기 위해서는 중국이나 일본의 이미 알려진 문화적 참고 기준을 거치는 수 밖에 없었다.  예를 들면 한국의 « 소주 »를 설명하기 위해서는 « 일종의 사케 », « 한복 »은 « 일종의 기모노 », « 기생 »은 « 일종의 게이샤 » 같은 각주를 다는 것이었다. 그러면 한국인은 일종의 일본인이라고 해야 하는지? 번역하는 사람들에게서 들은 웃지 못할 농담이다.
 
 
불과 몇 년 사이에 많은 것이 변했다. 유치원에 다니는 다섯 살 짜리 아들 녀석 덕분에 자연스레 알게 된 또래의 학부형들과 대화를 나누다보면 « 비빔밥 »을 모르는 사람이 거의 없다. ‘« 비빔밥 »을 너무 좋아한다’는 그들의 말에는 이 음식이 현대의 문명인이라면 당연히 먹어봤어야 할 특별 메뉴나 되는 양 자랑스러움마저 비친다. 몇 년 전 가장 친한 친구와 한국 식당에서 비빔밥을 먹는데 어떻게 먹는지 몰라 포크로 재료 하나 하나를 조심스럽게 입으로 가져 가던 그 친구를 떠올려 보면 세상 정말 많이 변했다. 내 주변에 비빔밥 마니아가 이렇게 많은 세상이 올 줄이야…
 
 
한국말은 또 어떤가 ? 비밀을 얘기할 때는 거의 희귀 언어에 가까웠던 한국어가 적격이었는데… 갈수록 한국어를 배우는 사람이 늘어나고 있는 지금에는 옆사람이 알아 들을 가능성이 높아졌으므로 조심해야 한다.
 
 
어느 날 한국 식당에서 식사를 하고 화장실에 갔을 때의 일이다. 여유롭게 볼일을 보고 있는데 누군가 문을 쾅쾅 두드린다. 화장실 문도 노크할 수 있다는 사실을 나는 그때 처음 알았다. 밖으로 나와보니 한국인 관광객들이 줄을 길게 서 있었다. 그 중 한 아저씨가 나를 노려보며 « 나아쁜 놈 ! 나아쁜 놈 ! » 하는 게 아닌가 ! 빨리 좀 나오라는데 여유를 부린 프랑스놈이 괘씸했나보다. 난 손을 씻고 그 아저씨에게 다가갔다. 그리고는 « 아~ 저씨 ! 프랑스 사람들 다~ 한국말 할 줄 알거든요. 말 조심하세요.»라고 저승사자 톤으로 말했다. 마치 유령이라도 본 듯 새파랗게 질린 아저씨는 자기가 아니라는 듯 양손으로 손사래를 치며 뒷 사람을 가리키고 있었다. ‘한국인 말고 한국말을 할 자가 그 어디 있으랴!’했던 아저씨의 ‘시대착오’였던 것이다.
 
 
언어는 소통의 수단이기도 하지만 정체성의 표현이기도 하다. 아무리 외국어를 잘 해도 자기 나라의 언어를 소홀히 하면 정체성이 흔들릴 수밖에 없다. 한국어가 없는 한국문화는 생각할 수 없다. 한국인은 한국어로 사고하고 생활하며 문화를 이루어왔기 때문이다.
 
 
한류라는 물결을 타고 소주는 소주로, 한복은 한복으로, 한국인은 한국인으로 인정받는 시대가 오고 있다. 이 모든 것의 주인인 한국인은 긍지를 가지고, 특히 한국인만 쓰고 말하는 ‘우리말’이 아니라 전 세계인이 소통하는 수단으로서의 한국어를 꿈꾸며 그 꿈을 이루어 가야 하지 않을까 ?
 
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Le coréen et les Coréens
 
 
 
Récemment encore, on ne pouvait introduire la Corée qu’en citant la Chine ou le Japon. Par exemple, pour expliquer ce qu’est le soju, les traducteurs devaient écrire en bas de page « sorte de saké », hanbok « sorte de kimono », gisaeng « sorte de geisha » etc. Les Coréens seraient-ils alors « des sortes de Japonais » ? C’est ce que j’ai entendu de la bouche même des traducteurs ne cachant plus leur sarcasme.  
 
  
 
Mais en l’espace de quelques années à peine, de nombreux changements se sont accomplis.
 
 
 
J’en veux pour preuve cette anecdote. Par l’intermédiaire de mon fils de cinq ans, je côtoie naturellement les autres parents de l’école. Ce qui me surprend c’est que la plupart d’entre eux connaît le bibimpap : « Moi, le bibimpap j’adore ! » m’ont-ils confié non sans fierté, comme s’il s’agissait d’un met qu’il faut absolument avoir goûtée dans sa vie d’homme civilisé moderne.
 
 
 
Il y a plusieurs années, je me souviens avoir invité mon meilleur ami à goûter un bon bibimpap dans un restaurant coréen. Sans savoir comment le consommer, il prenait soin d’enfourcher chaque ingrédient séparément. Quand j’y repense, le monde a bien changé depuis. Qui aurait imaginé autant de fans de bibimpap aujourd’hui dans mon entourage ?
 
 
 
Qu’en est-t-il de la langue coréenne ? Jusqu’à présent, une langue « rare » en France comme le coréen était bien pratique pour partager des secrets en public… mais aujourd’hui, il faudrait plutôt retenir sa langue vu le nombre d’apprenants en coréen.
 
Il y a bien longtemps, dans les toilettes d’un restaurant coréen à Paris, j’ai été surpris par une succession de « toc, toc » « toc, toc » à la porte. C’était la première fois que je réalisais qu’on pouvait ainsi frapper à la porte des toilettes. A ma sortie, s’impatientait déjà une longue queue de touristes coréens à peine descendus du bus.
 
 
 
L’un d’entre eux, me fixant du regard, marmonnait lentement en coréen : « sale type, sale type ! » Il n’avait sans doute pas apprécié que le sale type en question ait pris son temps alors qu’on l’empressait de faire vite. Je pris alors mon temps et, une fois mes mains soigneusement lavées, je m’approchai de lui pour le fixer à mon tour du regard en imitant la voix d’un esprit maléfique coréen : « Ajossi, tous les Français parlent coréen, faites attention à votre parole ! » Tétanisé par cette parole en coréen, il désigna son voisin comme responsable, ne sachant où se mettre.
 
 
 
Avant d’être victime de son « anachronisme », cet homme aurait crû que seuls les Coréens parlent coréen à cette époque ?
 
 
 
La langue n’est pas seulement un moyen de communication, elle possède également une fonction identitaire. On a beau maîtriser parfaitement les langues étrangères, on finit par perdre une part de son identité en négligeant peu à peu sa langue maternelle. Parler de culture coréenne sans aborder la question de la langue est inconcevable. La culture coréenne s’est formée par des Coréens qui organisent leur pensé et l’expriment en langue coréenne.
 
 
Avec la vague Hallyu, on vit aujourd’hui à l’époque où le soju est désigné par le terme de soju, hanbok comme hanbok, les Coréens sont les Coréens. Les acteurs de ce phénomène, les Coréens eux-mêmes, ont de quoi être fiers. Surtout en matière de langue : la leur n’est plus « wulimal », c'est-à-dire « la langue exclusive des Coréens » mais accèdent peu à peu au statut de langue de communication internationale. En tout cas, c’est le rêve que beaucoup caressent.
 
 
   
 
Le coréen et les Coréens
 
 
 
Récemment encore, on ne pouvait introduire la Corée qu’en citant la Chine ou le Japon. Par exemple, pour expliquer ce qu’est le soju, les traducteurs devaient écrire en bas de page « sorte de saké », hanbok « sorte de kimono », gisaeng « sorte de geisha » etc. Les Coréens seraient-ils alors « des sortes de Japonais » ? C’est ce que j’ai entendu de la bouche même des traducteurs ne cachant plus leur sarcasme.  
 
  
 
Mais en l’espace de quelques années à peine, de nombreux changements se sont accomplis.
 
 
 
J’en veux pour preuve cette anecdote. Par l’intermédiaire de mon fils de cinq ans, je côtoie naturellement les autres parents de l’école. Ce qui me surprend c’est que la plupart d’entre eux connaît le bibimpap : « Moi, le bibimpap j’adore ! » m’ont-ils confié non sans fierté, comme s’il s’agissait d’un met qu’il faut absolument avoir goûtée dans sa vie d’homme civilisé moderne.
 
 
 
Il y a plusieurs années, je me souviens avoir invité mon meilleur ami à goûter un bon bibimpap dans un restaurant coréen. Sans savoir comment le consommer, il prenait soin d’enfourcher chaque ingrédient séparément. Quand j’y repense, le monde a bien changé depuis. Qui aurait imaginé autant de fans de bibimpap aujourd’hui dans mon entourage ?
 
 
 
Qu’en est-t-il de la langue coréenne ? Jusqu’à présent, une langue « rare » en France comme le coréen était bien pratique pour partager des secrets en public… mais aujourd’hui, il faudrait plutôt retenir sa langue vu le nombre d’apprenants en coréen.
 
Il y a bien longtemps, dans les toilettes d’un restaurant coréen à Paris, j’ai été surpris par une succession de « toc, toc » « toc, toc » à la porte. C’était la première fois que je réalisais qu’on pouvait ainsi frapper à la porte des toilettes. A ma sortie, s’impatientait déjà une longue queue de touristes coréens à peine descendus du bus.
 
 
 
L’un d’entre eux, me fixant du regard, marmonnait lentement en coréen : « sale type, sale type ! » Il n’avait sans doute pas apprécié que le sale type en question ait pris son temps alors qu’on l’empressait de faire vite. Je pris alors mon temps et, une fois mes mains soigneusement lavées, je m’approchai de lui pour le fixer à mon tour du regard en imitant la voix d’un esprit maléfique coréen : « Ajossi, tous les Français parlent coréen, faites attention à votre parole ! » Tétanisé par cette parole en coréen, il désigna son voisin comme responsable, ne sachant où se mettre.
 
 
 
Avant d’être victime de son « anachronisme », cet homme aurait crû que seuls les Coréens parlent coréen à cette époque ?
 
 
 
La langue n’est pas seulement un moyen de communication, elle possède également une fonction identitaire. On a beau maîtriser parfaitement les langues étrangères, on finit par perdre une part de son identité en négligeant peu à peu sa langue maternelle. Parler de culture coréenne sans aborder la question de la langue est inconcevable. La culture coréenne s’est formée par des Coréens qui organisent leur pensé et l’expriment en langue coréenne.
 
 
Avec la vague Hallyu, on vit aujourd’hui à l’époque où le soju est désigné par le terme de soju, hanbok comme hanbok, les Coréens sont les Coréens. Les acteurs de ce phénomène, les Coréens eux-mêmes, ont de quoi être fiers. Surtout en matière de langue : la leur n’est plus « wulimal », c'est-à-dire « la langue exclusive des Coréens » mais accèdent peu à peu au statut de langue de communication internationale. En tout cas, c’est le rêve que beaucoup caressent.
 
 
   
 
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