프랑스인이 본 한류 19



지난 주 나는 잠시 서울을 다녀왔다. 벚꽃이 만발하고 온갖 나무들이 꽃을 피우느라 바쁜 한국의 봄은 눈부시게 아름다웠다.
 
벚꽃을 구경하기 위해 나는 가족과 함께 서울의 한가운데 위치한 평화의 안식처, 국립묘지에 들렀다. 작은 사잇길을 거닐면서 전장에서 스러져간 군인들의 얼굴을 상상해보며 그들의 이름을 하나하나 읽어 보기도 했다. 한국 속담에 « 호랑이는 죽어서 가죽을 남기고 사람은 이름을 남긴다 »고 했던가.

그런데 오늘날 겉모습에 그토록 정성을 들이는 한국 젊은이들은 « 가죽을 남기기로 » 작심이라도 한 것일까 ? 이미 언급한 적이 있지만, 한국인들의 외모에 대한 열정은 한국을 성형강국의 대열에 올려 놓을 정도로 대단하다.
 
한 번은 어떤 아기를 보고 « 참 영리해 보인다 »고 칭찬을 한 적이 있다. 나중에 알게 된 사실인데 아기가 똑똑해 보인다거나 튼튼해 보인다는 칭찬은 « 아이고, 못생겼네 ! » 또는 « 애가 뚱뚱하네 ! »로 들린다는 것이다.
 
그러므로 아기 엄마에게 가장 이상적인 칭찬은 « 참 잘생겼네 ! » 또는 « 참 예쁘게 생겼네 ! »란다. 외모는 한국에서 사회적 성공을 좌우하는 결정적인 역할을 하기도 하므로 젊은 엄마들의 이러한 반응을 이해할 만도 하다.

나는 어릴 때부터 밖으로 드러나는 겉모습에 속지 않도록 조심하라는 교육을 많이 받아왔다. 할머니로 분장하고 빨간 망토 소녀를 삼켜버린 늑대 얘기를 수없이 들으면서… 그런데 서울은 수많은 신데렐라들이 캐스팅을 기다리는 놀이공원 같다는 생각을 가끔 하게 된다.
 
 « 애플 »의 거울을 들여다보며 « 거울아, 거울아 이세상에서 누가 제일 예쁘니 ? »를 반복하는 여왕들은 또 얼마나 많을 것인가 ? 모두가 백설공주를 닮고 싶은 것 같다.

더불어 악세사리 또한 아주 중요한 역할을 한다. 지하철을 탔는데 재미있는 현상이 눈에 띄었다. 소위 명품 가방을 지닌 여성들은 가방을 보란듯이 무릎 위에 올려놓는다. 평범한 가방을 가진 이들은 가방을 팔 아래에 대강 끼어 안고, 비닐 가방은 발밑이나 다리 사이에 조용히 박혀 있다.
 
잘 만들어진 명품을 개인적 만족감 보다는 사회적 과시용으로만 사용하는 것 같아 뭔가 부자연스러워 보인다. 또 서울에서 운전을 해보면, 남자들의 세계에서는 교통 법규보다 더 우선권을 갖는 것이 크고 좋은 외제차를 가진 사람이라는 느낌을 받는다.

이렇게 밖으로 보이는 것을 지나치게 중요시 하는 한국 사람들의 행동 양식을 발견할 때면 한편으론 씁쓸해진다. 체면을 중시하는 유교 문화 때문이라고들 한다. 100 미터 간격으로 설치되어 있는 CCTV 때문에 타인의 눈을 지나치게 의식하게 된 것은 아닐까라는 엉뚱한 생각도 해본다. 아무튼 한국 사회에서 타인의 시선은 자신의 행동 방향을 결정하는 핵심적 요소인듯  보인다.

한국을 방문할 때마다 느끼는 거지만 짧은 시간에 많은 것들이 바뀐다. 그만큼 발전한다는 증거일테니 반갑고도 놀랍다. 하지만 화려한 서울이 백설공주, 신데렐라가 퍼레이드하는 놀이 공원이 아니라 사람들이 진정으로 행복해하며 사는 동네로 느껴졌으면 좋겠다. 그리고 한국이 만든 명품 가방이 자랑스럽게 아주머니들의 무릎 위에 올려질 그 날이 기다려진다.

La semaine dernière, j’étais de passage à Séoul. Les fleurs de cerisiers étaient épanouies, partout alentour les arbres étaient occupés à fleurir. Le printemps coréen est éblouissant de beauté. Pour contempler les fleurs de cerisiers, nous sommes allés en famille au musée national de l’armée, dans ce havre de paix situé au cœur de Séoul. En flânant dans les petites allées, j’essayais de me représenter le visage des soldats tombés au champ d’honneur en lisant un par un les noms sur les innombrables stèles. Cela m’a rappelé le proverbe coréen : « en mourant, le tigre laisse sa peau, l’homme laisse son nom ».

Aujourd’hui, en voyant les jeunes consacrer autant d’attention à soigner leur apparence, j’ai l’impression qu’ils ont plutôt choisi de laisser leur peau. J’ai déjà abordé la question mais leur engouement pour l’apparence est tel qu’il a propulsé la Corée au rang des pays les plus en pointe dans le domaine de la chirurgie esthétique.
En regardant un nouveau-né, il m’est déjà arrivé de m’exclamer en guise de compliment pour la mère : « qu’il a l’air éveillé ! ». Mais lorsqu’ils mettent en avant l’intelligence ou la bonne santé d’un enfant, je l’ai compris plus tard, les compliments sont interprétés par la mère de la manière suivante : « qu’il est moche ! » ou encore « il est trop gros ! ». L’éloge idéal pour une jeune maman est : « qu’est ce qu’il est beau votre bébé ! ». La beauté étant considérée comme un critère décisif de réussite sociale en Corée, on peut comprendre ce type de réaction chez les jeunes mères coréennes.

Depuis ma plus tendre enfance, en écoutant tant de fois l’histoire du grand méchant loup qui, déguisé en grand-mère, finit par avaler le petit chaperon rouge, j’ai appris à me méfier des apparences trompeuses. Séoul me fait penser parfois à un parc d’attractions où les Cendrillons attendent de passer un casting. Combien y aurait-il aussi de reines répétant devant le miroir de leur « Apple » : « Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle au monde ? » Toutes désirent ressembler à Blanche-neige.

L’accessoire joue aussi un rôle très important. En prenant le métro, j’ai été frappé par une drôle de scène. Les femmes qui possèdent un sac de marque l’exposent fièrement sur les genoux. Celles qui ont un sac ordinaire le glisse discrètement sous le bras tandis que les sacs plastiques sont simplement coincés entre les pieds. Cela paraît si artificiel d’utiliser des sacs de marque dans le seul but de s’afficher socialement plutôt que d’éprouver de la satisfaction personnelle à en possédant un de qualité. Par ailleurs, pour avoir conduit dans Séoul, j’ai l’impression que la priorité dépend moins du code de la route que de la possession d’une grosse voiture étrangère.

Quand on voit le comportement des Coréens qui accordent autant d’importance au regard des autres, je trouve cela dommage. On dit que c’est à cause de la culture confucéenne centrée sur l’honneur –ou la face-. Ne serait-ce pas plutôt à cause du regard omniprésent de l’autre, à l’image des caméras de surveillance installées tous les cents mètres. Quoi qu’il en soit, le regard extérieur joue indéniablement un rôle décisif sur l’orientation des conduites individuelles dans la société coréenne.

Lors de mes visites en Corée, je prends la mesure des nombreuses métamorphoses qui surviennent en un temps à chaque fois si court. Je suis surpris et ravi. Après tout, c’est une preuve de la croissance. Mais plutôt qu’une ville somptueuse où paradent, tel un parc d’attractions, les Cendrillons et les Blanches-neiges, je préfèrerais me sentir dans un endroit où les habitants vivent heureux sincèrement. En attendant le jour prochain où les femmes poseront fièrement sur leurs genoux un sac de marque coréenne…
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